La thématique centrale retenue pour les prochaines Rencontres de l'Équitation de Tradition Française, en 2015, est la "Recherche". C'est en effet l'un des aspects mis en avant par les rédacteurs du dossier de candidature à l'inscription au Patrimoine Culturel Immatériel par l'Unesco pour l'organisation de la sauvegarde.
Cette "Recherche" peut s'orienter vers de nombreux champs d'exploration. Le domaine historique est loin de nous avoir livré tous les aspects de l'évolution de nos pratiques équestres de la Renaissance à nos jours, plus précisément en matière de description et d'interprétation des pratiques de nos grands Maîtres du passé. L'ethnosociologie, mais aussi l'ergonomie peuvent fournir de nombreuses pistes de recherche. Concernant plus particulièrement le cheval lui-même, toutes les approches comportementales, et plus particulièrement celles qui approfondiront les études sur le stress, les seuils de fatigue physique ou d'altération psychique sont de première utilité.

Chaque fois que la science peut apporter un complément de clarification dans la relation de l'homme au cheval, elle est bienvenue. Mais, pour que ses apports soient exploitables concrètement et pour que l'équitation devienne, selon l'expression de Jean Licart, un "art scientifique" il est impératif que tous ceux qui conduisent les travaux de recherche ou de laboratoire aient à l'esprit de toujours traduire les fruits de leurs découvertes en procédés d'exécution, à défaut de quoi leurs efforts resteraient vains et futiles.

Cela signifie clairement que la conclusion utile de chaque recherche scientifique doit être mesurable en termes d'amélioration de la relation de l'homme au cheval.

Autrement dit, l'analyse de laboratoire n'a de sens, pour les cavaliers, que si elle aboutit à la définition claire et nette de principes ou de règles applicables dans l'emploi quotidien du cheval.


Mais, à côté de cela, que devons nous rechercher simultanément ? Bien au-delà de la démarche scientifique, à ne pas nous éloigner des engagements que nous avons pris auprès de l'Unesco en matière de sauvegarde du patrimoine, dont celle-ci n'a accepté l'inscription que sous réserves :

    • 1° que nous lui indiquions les contours de la vraie communauté de cavaliers qui peut se réclamer légitimement de l'équitation de tradition française ;
    • 2° que nous justifions les fonctions sociales de cette équitation à l'intérieur de cette communauté ;
    • 3° que nous lui prouvions l'efficience des modes de transmission de notre équitation ;
    • 4° et, surtout, que nos efforts de sauvegarde ne consistent pas, pour l'essentiel, à défendre et promouvoir une équitation sportive qui ne serait pas conforme au principe de renoncement à la coercition caractérisant l'équitation française de tradition.


Dès lors, en plus de l'opportunité de toutes les recherches initiées à l'occasion des secondes Rencontres de 2015, nous avons donc à nous préoccuper sérieusement de notre crédibilité auprès de l'Unesco, auprès de laquelle nous avons soutenu que "L'équitation de tradition française est un art de monter à cheval ayant comme caractéristique de mettre en relief une harmonie des relations entre l'homme et le cheval. Les principes et processus fondamentaux de l'éducation du cheval sont l'absence d'effets de force et de contraintes ainsi que des demandes harmonieuses de l'homme respectant le corps et l'humeur du cheval. La connaissance de l'animal (physiologie, psychologie et anatomie) et de la nature humaine (émotions et corps) est complétée par un état d'esprit alliant compétence et respect du cheval".

Il va falloir prouver que nos engagements n'ont pas été pris à la légère !