Le rapide tableau des grands courants de l’équitation en France incite à exposer les doctrines qui ont servi à leur transmission, à découvrir leurs fondements théoriques, enfi n à débusquer l’essentiel de ce qui les relie entre elles ainsi que leurs points de divergence. Le général de Lagarenne propose de prendre appui sur la doctrine classique pour étudier celles qui l’ont suivi, et l’on pourrait même ajouter, pour innover. Il convient donc de préciser la doctrine au moment de son émergence à l’aube des Temps modernes. Le trait le plus signifi catif de l’équitation européenne est sans nul doute son étonnant travail pour modifi er la silhouette du cheval, sorte de modelage qui concourt à la stabilisation de sa posture et de son équilibre. Mais se référer seulement à un concept biomécanique comme fondement d’une doctrine semble réducteur et par trop cartésien. Il s’agit aussi de comprendre la nature du rapport entre cheval et cavalier, d’interroger l’imaginaire de ce dernier dans sa quête d’une union la plus intime avec sa monture. Quels sont donc les moyens que se sont donnés les écuyers de la Renaissance pour y parvenir ?