Tirant les enseignements de la défaite de 1870, les hautes instances militaires prirent des dispositions pour que le successeur du général L'Hotte, le commandant de Lignières, un d'Auriste convaincu, oriente l'instruction de Saumur vers l'extérieur et le sport. À cette époque apparaissent les raids d'endurance qui préfigurent les grands mouvements de cavalerie des débuts de la Première Guerre mondiale. Mais dans le même temps, on s'achemine peu à peu vers la suppression du cheval des champs de bataille. C'est le sport qui sauve les chevaux de leur abandon progressif par l'armée.

Le saut en concours hippique, auquel l'équitation sportive est quasiment assimilée par le grand public, est une invention récente, à peine centenaire. Au début du XIXe siècle, après la chasse en terrain varié où les cavaliers franchissent des obstacles toujours naturels, les premières courses de steeple (le premier fut couru en 1810 à Bedford) infléchissent le goût équestre dans une direction nouvelle. Chez les militaires, la pratique du saut se développe de façon particulièrement importante.

La création de la Société hippique française en 1865 ouvre l'ère de l'équitation sportive. Le premier concours de l'histoire est donné l'année suivante à Paris au palais de l'Industrie. Afin de mettre en valeur les produits de l'élevage français, le Cadre noir conduit par le général L'Hotte y présente, pour la première fois en dehors de Saumur, la reprise de manège et celle des sauteurs en liberté .

À la fin du siècle, le capitaine italien Caprilli contribue à transformer l'équitation contemporaine. Il invente la monte en avant à l'obstacle, et la « méthode naturelle » qui laisse la libre disposition de son balancier tête-encolure au cheval, utilise la confiance réciproque et le laisser-faire.

En 1902, le premier championnat du cheval d'armes, ancêtre du concours complet est gagné par le capitaine de Saint-Phalle, et en 1912 à Stockholm, les trois disciplines équestres – dressage, concours hippique et military (futur concours complet) – figurent aux Jeux olympiques.

Dans le cadre de sa mission d'instruction militaire, le Cadre noir s'adonne à la pratique de la compétition et se distingue dans toutes les disciplines. Le colonel de Lignières, après avoir été écuyer en chef, parcourt plus de 400 kilomètres en 82 heures, et le lieutenant Madamet remporte le raid Bruxelles-Ostende (132 kilomètres en moins de 7 heures). Plus près de nous, en 1960, l'adjudant Guyon s'est vu attribuer la médaille d'or aux Jeux olympiques de Mexico, en 1970, le lieutenant Durand participe aux Jeux olympiques de Munich.

Plusieurs écuyers du Cadre noir seront aussi champions de France de dressage.

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