L'organe subsidiaire de l'Unesco, chargé de l'instruction du dossier de candidature de l'équitation de tradition française, avait formulé une réserve sévère concernant le sport équestre : "De plus amples informations sont nécessaires pour démontrer que l'objectif principal des mesures proposées est la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au sens de la Convention, plutôt que la promotion d'une pratique sportive française". Nonobstant cette observation, le Comité intergouvernemental a procédé à l'inscription de nos pratiques traditionnelles à l'inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité. De cet incident de parcours, nombreux sont ceux qui ont déduit que le sport équestre avait été condamné sans appel par l'Unesco
L'idée, très entretenue, que l'équitation de tradition française s'opposerait au sport équestre est cependant erronée. Convaincus que la tradition est l'ennemie du sport, les tenants de la compétition équestre sont d'une extrême méfiance, souvent par manque d'information. Or ce n'est surtout pas de cette manière qu'il convient d'aborder le problème du sport équestre.
Ce n'est en effet pas le sport qu'il s'agit de condamner, ni l'ensemble des pratiquants sportifs, mais seulement ceux qui s'engagent avec un esprit de compétition tel que leur relation au cheval se détériore au point de devenir suspecte au regard des règles de l'art et de l'éthique.
Qu'on ne nous fasse donc pas dire ce que nous ne disons en aucun cas ! Les cavaliers sportifs peuvent parfaitement bien intégrer la Communauté de l'Equitation de Tradition Française. Ce qui leur est demandé, ce n'est ni plus, ni moins qu'aux autres cavaliers : une relation d'harmonie à leur cheval, d'où doit être exclu, tout recours à la force.
Cette demande est strictement conforme aux préconisations de l'Unesco qui met certes en garde contre la tentation de réduire la sauvegarde de l'équitation de tradition française à la seule promotion de ce qui ne serait qu'une pratique sportive déguisée, mais ne prononce aucune exclusion.
Il faut donc le dire clairement :
Tous ceux qui ont à cœur d'instaurer avec leur monture une relation d'harmonie basée sur l'authenticité et la sincérité, mais aussi sur la maîtrise de la gestuelle et la connaissance approfondie du cheval sont invités à nous rejoindre dans la structure de soutien que nous mettons en place sous l'appellation
COMMUNAUTE TRADITION EQUESTRE FRANÇAISE
Ce n'est ni une chapelle, ni un groupement discriminatoire.
Son but est double.
Dans un premier temps, il s'agit de donner à cette Communauté la visibilité qui lui fait aujourd'hui défaut. Nous attendons donc que tous ceux qui partagent l'adhésion au concept fédérateur d'équitation de tradition française nous rejoignent massivement, sans esprit de conflit ou de division, mais dans un réel élan communautaire.
Dans un second temps, il s'agira, dans le courant de l'année 2015, de lui faire porter véritablement, comme étant le sien, le projet de sauvegarde de l'équitation de tradition française. Nous rechercherons alors ensemble le meilleur programme possible pour l'organisation de nos actions.
Notre projet n'est dirigé contre personne. Nul ne peut s'en sentir écarté, dès lors qu'il pratique une équitation respectueuse du cheval.